Homenagem ao Doutor Jacques Rey, Professor Emérito da Université Paul Sabatier (Toulouse)

Artigo publicado recentemente no Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Toulouse com testemunho de Membro do CIMA

Je  suis  paléobotaniste et j’ai eu le privilège de cotoyer Jacques  Rey  depuis  2010.  Jacques  m’a  été  présenté  par  mon collègue Jorge Dinis lors d’un déjeuner à l’Université Nouvelle de Lisbonne (Portugal). À cette époque-là, j’étais en  train  de  finir  la  préparation  de  ma  thèse  de  doctorat sur la mésoflore et la palinoflore du Crétacé inférieur du Bassin  Lusitanien  (Ouest  du  Portugal)  sous  la  direction  du  professeur João José Cardoso Pais (décédé), de l’Université Nouvelle  de  Lisbonne  et  celle  du  professeur  Else  Marie  Friis,    du    Muséum    Suédois    d’Histoire    Naturelle    de    Stockholm.  Lors  de  la  préparation  de  ma  thèse  de  doctorat  j’ai toujours suivi de près et avec beaucoup d’attention, les travaux scientifiques publiés par Jacques sur la stratigraphie du  Crétacé  du  Portugal.  J’ai  considéré  Jacques  comme  une  référence incontournable dans son domaine d’études.En outre, à cette époque-là, Jacques a collaboré avec nous à un projet de recherche portugais (ANGIOGAL) financé par la Fondation pour la Science et la Technologie (FCT) et dès lors j’ai commencé à communiquer régulièrement avec lui. Je  me  souviens  parfaitement  que  lors  de  mon  premier  contact par e-mail, je lui ai écrit avec beaucoup de déférence (signe du respect que l’on porte à un aîné) : Cher Professeur Jacques Rey !Jacques  m’a  répondu  comme  suit  :  Mário  -Je  m’appelle  Jacques. S’il vous plaît, appelez-moi Jacques !J’avoue que sa simplicité m’a beaucoup touché, parce que ce  trait  de  caractère  n’est  pas  habituel  chez  les  professeurs  plus âgés, ici, au Portugal. Cette attitude démontre la grande simplicité avec laquelle ce grand scientifique a évolué parmi les  professeurs,  ses  collègues  et  ses  amis.  C’est toujours comme  cela  :  les  valeurs  authentiques  sont  simples.  Les  Fig. 3: Gisement de Catefica avec un niveau fossilifère à grain fin et riche en matière organique intercalé entre des grés.
213(11)JACQUES REY (1940-2018)grands maîtres savent qu’ils savent, mais ils savent que c’est infiniment plus, ce qu’ils ne savent pas.Jacques  venait  au  Portugal  chaque  année  et  il  aimait  beaucoup se rendre, avec moi et Jorge Dinis, sur le terrain, visiter les affleurements du Crétacé portugais, m’expliquer, clarifier et lever les doutes sur ces dépôts du Crétacé inférieur du Bassin Lusitanien que nous étudiions.Jacques  et  moi,  nous  avons  partagé  un  intérêt  particulier  pour un affleurement à Catefica, près de Torres Vedras, au sud du Bassin Lusitanien (Fig. 3). L’affleurement de Catefi-ca est très riche en restes de plantes fossiles, en particulier, d’angiospermes. Malgré la présence de faciès siliciclastiques caractéristiques  de  l’Aptien-Albien,  sa  datation  est  compli-quée en raison de l’existence d’une lacune.Jacques et moi, nous avons eu de longues discussions sur la  stratigraphie  de  ce  gisement  fossilifère.  Je  le  remercie  d’avoir  partagé  avec  moi  ses  connaissances  et  de  m’avoir  fait bénéficier de ces enseignements.Je  suis  resté  profondément  consterné  et  désolé  lorsque,  l’après-midi  du  4  mars  2018,  Gilda  Rey  m’a  informé  que  Jacques  était  parti.  Malheureusement,  il  n’a  pas  réussi  à  gagner la lutte qu’il menait contre le cancer.Le professeur Jacques Rey était un grand scientifique et un homme remarquable ; son travail et son héritage scientifique resteront    longtemps.    Son    sourire    et    sa    compétence    scientifique resteront toujours dans ma mémoire.Qu’il repose en paix.

Mário Miguel Mendes

Université d’Algarve – Portugal

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